Une belle longue journée à l’aiguille du Belvédère

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Encore les yeux qui brillent suite à cette journée avec Théo, la tête remplie de paysages tous aussi incroyables les uns que les autres.

À commencer par un bon gratin de ravioles la veille au soir, à la coloc des houches. « Tu fais quoi demain? » « A nous on va tenter de flyer du Mont Blanc! et vous? », « Aiguille du Belvédère », « Ah c’est super beau tu verras! ». Préparation des sacs, tout le monde s’affaire, entre excitation et brin de peur, les sourires et l’énergie positive est bel et bien installée.

Notre programme du dimanche, petit bijou de Piola : « le mariage de la terre et du vent » 300m ; ED – 6c obligatoire.

Il est 5h30, réveil matinal, un bol de muesli, une petite doudoune ouate et un départ à la frontale sur le sentier qui nous mène au Lac Blanc. Guidés par les lumières de l’aurore et les bouquetins, tout est silencieux. Le Mont Blanc se dégage au loin, nous laissant sans voies, seul le bruit des animaux se détache. Les premiers rayons de soleil réchauffent les bras, les couleurs deviennent de plus en plus distinctes et chaudes.

Nous y voila, face à cette paroi majestueuse, dominant les aiguilles rouges à 2965m d’altitude. Il est 10h, moment idéal pour accueillir le petit bout de beaufort et saucisson que Théo a monté.

 

Après 3h30 de marche et 1200m de Dénivelé, en brassière les pieds dans la neige, c’est parti pour les cent derniers mètres de patinette. Il faut avouer : ça a de la gueule! Heureusement, nos bâtons font office de double cane et nous sauvent bien. Une autre cordée est déjà présente dans une voie juste à gauche de la notre, sortant corde, baudriers et chaussons avant de s’attaquer à ce beau granite.

 

 

 

C’est parti, nous partons en réversible, pour 9 longueurs : 6a – 7a – 6c – 4 – 6c+ – 7a – 6c+ – 7a – 6c. On se réhabitue vite à cette escalade en granite où les pieds sont moins francs mais collent aux chaussons. Pour une fois, ce ne sont pas des fissures chamoniardes mais de belles lames de rasoir qui nous attendent dans la majorité de la voie. Théo se lance ensuite dans le 7a indiqué comme malcommode, mais motivé, il garde le sourire aux lèvres. C’est finalement confirmé, l’escalade est retord, du début à la fin. J’enchaine ensuite avec un 6c plutôt déversant sur le début, un caillou très sculpté, il faut bien lire à travers les préhensions cachées. Petit combat au réta avec une belle dalle et nous voila arrivés au socle, grosse pente déversante, coupant la face en deux. Immédiatement, nous avons une pensée pour notre cher coloc, Hugo, qui a skié cette pente bien raide cet hiver. Impressionant.

Une gorgée d’eau, quelques mangues séchées conseillés par Monsieur Pierrick Fine la veille, sans oublier 3 bonbons pour le moral et c’est reparti. Du socle, la raideur de la face est impressionnante, je me lance dans L5, 6c+, de la pure dalle, superbe longueur. Théo se lance ensuite dans un 7a sur petites prises en léger dévers, que j’enchaine ensuite avec, un prime, un joli fight. Encore un bonbon, et la mythique dalle bien retord mais surtout extrêmement technique me tend les bras. Ça n’a pas manqué, quelques petits cris, des montées de pieds, des « tu fais bien gaffe Théo » mais surtout beaucoup d’intention et me voila au relais. Quel joie! Ce sentiment de bien être quand tu as tout donné, à 2800 d’altitude, les pieds dans le vide, dos au mont blanc.

Mes pensées divaguent vers les copains, Lily, Lolo, Anouk, Manu et Seb qui doivent avoir atteint le gouter. « Départ Marion! » me dit Théo, il est déjà parti. Sa grimpe est bien plus relâchée, ah enfin, le voila reconnecté au caillou. Après un début de grande voie avec peu de sensations pour lui, la bonne partie du cerveau est redevenue dominante =) Il continue dans le dernier 7a avec une belle traversée bien technique encore. Elle m’aura valu un ultime combat, mais les ancrages encore bien présents… et c’est enchainé! Théo part en tête dans le dernier 6b+, vraie dernière longueur.

Que c’est beau ! Heureux d’arriver au sommet. Heureuse d’enchainer entièrement ma première grande voie dans ce niveau. Heureux d’apprendre que les copains ont pu flyer du Mont blanc. C’est à ce moment là que tu réalises que toi aussi, tu kifferais bien descendre en volant.

 

 

 

 

 

7 rappels, un ride dans les nevés du pied de la face et 2h30 de marche plus tard, nous sommes de retour à la voiture après cette belle journée de 13h. Un bon repas made by Mister Cecchini à la coloc et on retourne à Gre. Et oui, demain c’est la rentrée ! Merci Théo pour ces beaux souvenirs partagés.

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